Belgique/Auréa a créé "Lueur d’espoir" pour lutter contre la précarité menstruelle

Publié le 29/05/2023 | La rédaction

Belgique

A 22 ans, Auréa, étudiante en sciences politiques à l’UNamur, est la fondatrice de l’asbl "Lueur d’espoir" qui lutte contre la précarité menstruelle. Chaque mois, elle organise des distributions de kits hygiéniques dans les rues des grandes villes wallonnes pour venir en aide aux femmes en situation de précarité. Nous l’avons rencontrée lors d’une distribution dans les rues de Charleroi.

C’est en 2020 qu’Auréa a décidé de s’investir dans la lutte contre la précarité menstruelle, suite à une rencontre qui l’a bouleversée : "J’ai croisé une femme dans la rue, qui avait une tache de sang sur son pantalon. Par solidarité féminine je lui ai demandé si elle avait besoin de quelque chose. En discutant avec elle, je me suis rendu compte que cette femme avait un enfant en bas âge et qu’elle devait choisir entre nourrir son enfant et acheter des protections hygiéniques. J’ai trouvé cela inadmissible ! J’ai décidé que je voulais l’aider elle et toutes les autres femmes dans cette situation."

Je veux aider les femmes en situation de précarité à retrouver de la dignité féminine.

Le coût menstruel est estimé entre 20 et 25€ par mois et par femme (ce budget ne comprend pas les visites chez le gynécologue). De plus en plus de femmes ont des difficultés à assumer ce coût. Pour soulager ces femmes, Auréa organise des collectes de produits d’hygiène féminine et constitue des kits avec tous les dons reçus. Dans ceux-ci on retrouve : des serviettes, des cups, des tampons mais aussi du dentifrice, des brosses à dents, du savon, du déodorant, de la crème hydratante.

Une fois les kits constitués, Auréa et les bénévoles partent à la rencontre des femmes sans-abri dans les rues des grandes villes wallonnes pour leur donner les kits et discuter avec elles. "Les femmes que je rencontre sont reconnaissantes, certaines pleurent. Elles sont surprises de voir que l’on pense à elles. La précarité est un problème très cyclique. On y pense pendant les fêtes parce qu’il fait froid dehors, or ces femmes ont besoin de nous toute l’année. Le côté hygiénique de la pauvreté est trop peu considéré."

Le 28 mai aura lieu la journée mondiale de l’hygiène menstruelle

Depuis 2014, il existe une journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Elle a lieu chaque année le 28 mai. Cette année, Auréa organise ce jour-là une distribution spéciale dans la prison de Lantin à Juprelle. "Le but est de toucher le plus de femmes possible, même celles qui sont "inaccessibles" comme les femmes en prison ou celles dans les centres fermés. Elles aussi ont droit à de la dignité et un minimum d’hygiène."

Parmi les bénévoles de "Lueur d’espoir", on retrouve principalement des étudiants qui donnent de leur temps les jours fériés et les week-ends. Diana et Roni sont frère et sœur et en sont à leur troisième distribution : "Participer à ces distributions me permet de réaliser que ça peut arriver à tout le monde. Du jour au lendemain on peut tout perdre et si je devais me retrouver dans cette situation, je serai contente que quelqu’un me tende la main." nous confie Diana. Roni est le seul homme présent parmi la dizaine de bénévoles du jour : "Avant "Lueur d’espoir", je ne connaissais pas le problème de précarité menstruelle. J’ai vraiment été touché par cette cause et depuis, j’aide à chaque fois que je le peux."

Sensibiliser le grand public à cette cause, c’est aussi une des missions d’Auréa. Pour ce faire, elle se rend dans les écoles pour donner des séances d’information et briser petit à petit le tabou qui entoure encore les menstruations et la précarité menstruelle. "Je rencontre beaucoup d’étudiantes qui sont elles aussi en difficulté. La précarité ne touche pas que les sans-abri. Elle est partout."

Si vous aussi vous voulez donner un coup de main à Auréa, vous pouvez soit faire des dons à "Lueur d’espoir", soit devenir bénévole lors de la prochaine distribution. Pour connaître les dates, rendez-vous sur les réseaux sociaux de l’asbl : Facebook et Instagram.

Source:    www.rtbf.be/article/


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